La première semaine de mars s'annonce mouvementée, avec des développements significatifs attendus pour la paire EUR/USD. Les États-Unis publieront des rapports clés sur le marché de l'emploi et des indices ISM, qui sont tous deux des indicateurs importants de la croissance économique. Pendant ce temps, la Banque centrale européenne tiendra sa très attendue réunion de mars à Francfort. Typiquement, la première semaine de chaque mois est à la fois informative et volatile, et cette semaine particulière ne devrait pas faire exception.

Lundi :

Durant la session européenne, les données sur la croissance de l'inflation pour la zone euro seront publiées. Selon les prévisions préliminaires, l'indice des prix à la consommation devrait ralentir pour la première fois en quatre mois, atteignant 2,3 % en glissement annuel. L'indice de base, excluant les prix de l'énergie et de l'alimentation, devrait également baisser à 2,5 % après être resté à 2,7 % pendant cinq mois. Si le rapport correspond aux prévisions ou montre un résultat plus faible, l'euro sera sous pression, bien avant la réunion de la BCE du 6 mars. Bien que l'issue de cette réunion— une baisse de taux de 25 points de base— soit largement attendue, l'incertitude demeure quant à l'évolution future de la politique de la banque centrale. Cette publication devrait probablement causer de la volatilité dans la paire EUR/USD, même si elle est conforme aux attentes.

L'indice ISM Manufacturing sera publié lors de la session américaine. Cet indicateur a augmenté au cours des trois derniers mois, atteignant 50,9 en janvier. Cependant, il est prévu qu'il ralentisse légèrement en février à 50,6. L'indice doit rester au-dessus du seuil de 50,0 pour indiquer une expansion aux yeux des haussiers du dollar. S'il tombe en dessous de ce niveau, le dollar pourrait subir une pression significative. À l'inverse, le billet vert recevra un soutien s'il reste en territoire expansionniste, même avec une légère baisse.

Mardi :

Le calendrier économique du mardi est principalement calme pour la paire EUR/USD, mis à part le rapport sur le chômage de la zone euro, qui devrait rester stable à 6,3 % pour janvier, identique à celui de décembre.

Cependant, une volatilité est attendue en raison de la mise en place de nouvelles taxes. Une taxe de 25 % sur les biens en provenance du Mexique et du Canada, ainsi qu'un droit supplémentaire de 10 % sur les importations en provenance de la Chine, devraient entrer en vigueur. Le président Trump a indiqué ne pas avoir constaté de progrès suffisants dans la maîtrise du flux de fentanyl vers les États-Unis. Interrogé sur le fait de savoir si le Mexique et le Canada ont répondu aux attentes en limitant l'envoi de drogues, il a répondu par la négative. Si Trump décide de reporter à nouveau les taxes, potentiellement jusqu'en avril, le dollar pourrait être sous pression à la baisse alors que l'appétit pour le risque augmente.

Mercredi :

Le rapport macroéconomique le plus important de la journée sera le rapport ADP sur l'emploi dans le secteur privé pour février. Les prévisions suggèrent une faible croissance de l'emploi, avec seulement 145 000 nouveaux emplois ajoutés. Étant donné que les données ADP sont souvent corrélées avec les NFP (Non-Farm Payrolls), un rapport plus fort ou plus faible pourrait avoir un impact conséquent sur le dollar.

De plus, l'ISM Services PMI sera publié. On s'attend à ce qu'il augmente à 53,0, indiquant une croissance. Le dollar réagira négativement uniquement si l'indice tombe de manière inattendue en dessous de 50,0, dans le territoire de contraction. Autrement, un léger déclin ou une augmentation fera qu'il sera soit ignoré, soit impactera positivement le billet vert.

Jeudi :

Jeudi, les résultats de la réunion de mars de la BCE seront annoncés. La plupart des analystes s'attendent à une autre réduction des taux de 25 points de base, portant le taux à 2,75 %, suivant une réduction similaire en janvier. Le marché anticipe d'autres réductions, avec potentiellement des taux atteignant 2,0 % d'ici la fin de l'année.

Étant donné que la réduction des taux est déjà prise en compte dans les prix, les traders se concentreront sur la déclaration de la BCE et les remarques de Christine Lagarde. Si elle suggère une autre réduction de taux en avril, la paire EUR/USD pourrait subir une pression à la baisse significative. Dans son discours de février au Parlement européen, Lagarde a noté que l'inflation diminue et que les effets des réductions de taux "commencent à se faire sentir", tout en avertissant sur les risques commerciaux. Elle a souligné une approche prudente et axée sur les données pour les futures décisions de politique.

Le ton de ses déclarations et commentaires dépendra probablement du rapport sur l'inflation de la zone euro publié lundi.

Vendredi :

Vendredi 7 mars, l'attention se concentrera sur le rapport du marché du travail américain pour février. Les prévisions indiquent que le taux de chômage se maintiendra à 4,0 %, tandis que les NFP devraient augmenter de seulement 156 000. Le dollar est susceptible de recevoir un soutien fort si la croissance de l'emploi dépasse 200 000. En outre, la croissance des salaires sera une considération importante — les gains horaires moyens ont augmenté à 4,1 % en janvier, et les analystes prévoient un taux similaire pour février. Si la croissance des salaires dépasse les attentes, le dollar pourrait se renforcer significativement.

Conclusions :

La première semaine de mars s'annonce très informative et volatile pour la paire de devises EUR/USD. Vendredi dernier, la paire a clôturé à 1,0377, reflétant un renforcement général du dollar.

Pour que la tendance à la baisse se poursuive, les vendeurs doivent pousser le prix en dessous du niveau de 1,0360, qui est la ligne Kijun-sen sur le graphique journalier. S'ils y parviennent, cela pourrait entraîner le prix vers 1,0340, la limite inférieure du nuage Kumo sur le graphique journalier, et potentiellement jusqu'à 1,0300, qui est la ligne inférieure des Bandes de Bollinger sur la même unité de temps.

Inversement, pour qu'une inversion haussière se produise, les acheteurs doivent percer le niveau de résistance de 1,0450, qui s'aligne avec la limite supérieure du nuage Kumo sur le graphique journalier.