Alors que l'euro connaît une correction assez profonde et significative, les consommateurs de la zone euro ne sont pas pressés d'ouvrir leurs portefeuilles, ce qui pousse certains experts à se demander si la reprise économique, largement anticipée par les représentants de la Banque centrale européenne, se concrétisera un jour.

La croissance dans le bloc des 20 nations, qui a surpassé les attentes au premier semestre de cette année, ralentit progressivement. La production continue de diminuer, les ménages ne peuvent pas compenser le ralentissement, et le moral est passé en dessous des niveaux d'avant la pandémie.

Bien que l'inflation approche maintenant les 2%, certains responsables de la BCE voient de nombreux défis que l'économie devra affronter dans un avenir proche, plaidant ainsi en faveur d'un assouplissement de la politique monétaire. Nous pourrions donc assister à une nouvelle baisse des coûts d'emprunt dans quelques jours. Si la faiblesse économique persiste jusqu'en 2025 et que l'inflation tombe en dessous de l'objectif, un assouplissement monétaire plus radical pourrait être nécessaire. La faible croissance semble être devenue une préoccupation croissante pour la BCE ces derniers temps, et la consommation faible en est la preuve directe.

Sur le papier, tout ce qui est nécessaire pour relancer la demande des consommateurs est en place : l'inflation a déjà chuté à 2,2% contre un pic de 10,6%, le chômage est à un niveau historiquement bas, les revenus augmentent plus vite que les prix et des coûts d'emprunt plus bas rendront les prêts hypothécaires moins chers. Une fois que la population prendra conscience que l'inflation a considérablement diminué et que les taux d'intérêt commenceront à baisser rapidement, une augmentation des dépenses de consommation est probablement imminente. Cependant, malgré ces facteurs, les dépenses restent très limitées, et l'hiver a toujours été une mauvaise période pour les augmenter. Selon les dernières données, la consommation des ménages a chuté de 0,1% au deuxième trimestre.

En Allemagne, la plus grande des 20 économies de la zone euro, la consommation a chuté encore plus fortement au cours de la même période. L'annonce la semaine dernière de Volkswagen AG selon laquelle elle pourrait fermer des usines sur son marché intérieur pour la première fois en 87 ans n'ajoute pas non plus de confiance en l'avenir.

Un certain nombre d'économistes notent que même pour la région dans son ensemble, la consommation semble être un point faible, remettant en cause les prévisions de la BCE d'une croissance du PIB de 0,9% cette année. Les dernières données sur les ventes au détail ont déçu, n'augmentant que de 0,1%, avec des dépenses nominales anticipées au niveau le plus bas depuis février 2022.

En plus des baisses des taux d'intérêt, la réunion de la BCE devrait inclure des révisions à la baisse des prévisions de taux de croissance économique de cette année. C'est une autre raison pour laquelle l'euro a activement perdu du terrain face au dollar américain ces derniers temps. Les révisions à la baisse des prévisions augmenteront également la probabilité d'une baisse des taux en octobre en plus des baisses en septembre et en décembre, que les investisseurs anticipent déjà pleinement.

Quant à la situation technique actuelle de l'EUR/USD, les acheteurs doivent penser à prendre le niveau de 1,1050. Ce n'est qu'ainsi qu'ils pourront viser un test de 1,1070. De là, il est possible de grimper à 1,1090, mais cela sera assez problématique sans le soutien des grands acteurs. Le but ultime est un sommet à 1,1120. Si l'instrument de trading tombe autour de 1,1030, j'attends des actions significatives des gros acheteurs. S'il n'y a personne, il serait sage d'attendre un test du plus bas de 1,1008 ou d'ouvrir des positions longues à partir de 1,0980.

Quant à la situation technique actuelle du GBP/USD, les acheteurs de livres sterling doivent prendre la résistance la plus proche à 1,3100. Ce n'est qu'ainsi qu'ils pourront viser 1,3140, au-dessus duquel il sera assez problématique de percer. Le but ultime est la zone à 1,3170, après quoi on peut parler d'une percée haussière plus nette de la livre à 1,3190. Si la paire baisse, les baissiers tenteront de prendre le contrôle de 1,3060. En cas de succès, percer cette gamme porterait un coup sérieux aux positions des haussiers et pousserait le GBP/USD vers le plus bas de 1,3030 avec la perspective d'atteindre 1,3010.